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  • Photo du rédacteurPaula

L'histoire de Athéna et Aberquina

Cette histoire remonte au mois d'Avril 2019, nous nous excusons pour le retard, mais vous pourrez au moins lire et voir leur évolution jusqu'à ce jour, fin août.


Même si je commence à avoir l'habitude de voir des horreurs au niveau des animaux, je n'en reste pas moins stupéfaite et horrifiée à chaque fois.

Quel genre d'individu est capable de posséder des chevaux quasi abandonnés sur un terrain de misère clôturé sur deux rangs avec de dangereux fils barbelés, sans une goutte d'eau en pleine chaleur, ni la moindre once de nourriture ? C'est certain, on se le demande !


Après deux visites à ces pauvres juments en misère physiologique, je me rends compte que la situation n'a aucunement évoluée et je me décide à faire le nécessaire auprès des services vétérinaires afin de mettre fin à ces souffrances infligées déjà depuis plusieurs mois, sinon années aux dires de plusieurs témoins fiables bien connus pour leur engagement pour les animaux.

A dire vrai, il y a plutôt 3 juments mais la troisième, ajoutée plus tard, n'est pas vraiment maigre, il faut bien le reconnaître !


Les deux autres, par contre, ont la peau sur les os un peu masqué par un épais poil d'hiver, en plein printemps particulièrement chaud et sec, des plaies de grattage au sang provoquées par des centaines de poux qui les font devenir folles !


La petite grise paraît plus âgée, elle est complètement dominée par l'autre ne la laissant absolument pas approcher les carottes que je viens de leur apporter. Elle boite du postérieur gauche, ses yeux sont rougis, elle n'est plus que l'ombre d'elle même et essaie de croquer des roseaux très durs et dangereux pour essayer de survivre.

L'autre de robe baie est certainement plus jeune mais son état est à peine moins catastrophique ! Elle s'arrache son poil d'hiver sur les côtés du ventre car, elle aussi, les poux la dévorent. Les baignoires et bacs sont toujours aussi sec, il fait très chaud, je me dis qu'il y a vraiment urgence. Pas une seule trace de foin ni de nourriture autre, si j'attends encore, leur pronostic vital pourrait être engagé.



Voici le rapport vétérinaire :


Je saisi donc la DDPP en insistant sur l'urgence de la situation, et, dès le lendemain, l'inspectrice se rend sur place et ne peut que constater l'état cachectique des animaux et l'absence totale de soin.

La décision sera vite prise, il ne faut pas perdre de temps et le lendemain nous procédons à l'enlèvement en règle, sur une décision de retrait d'urgence, nous sommes le 10 avril, à Beauvoisin, il fait une chaleur torride et je suis soulagée de savoir qu'à partir de ce moment, les juments n'auront plus rien à craindre.


Elles montent dans le van sans trop de difficultés, et la troisième dans l'autre van, car, même si elle n'est pas dans le même état, nous ne pouvons la laisser car elle pourrait se blesser dans son horrible clôture en barbelé en voulant sortir pour rejoindre les autres !

Elles sont prises en charge dès leur arrivée, il va falloir commencer par les traiter pour les poux, non seulement pour leur confort mais aussi pour ne pas infester nos nombreux protégés !


A partir de là, le processus de remise en état est lancé et tout sera fait en temps et en heure pour qu'elles puissent reprendre une allure de vrai cheval !

Hormis la bonne (très bonne !) nourriture, elles sont visitées par notre vétérinaire, les dents sont remises en ordre, notre véto est très étonnée de la dentition d'Athéna, la malnutrition a fait d'énormes ravages et malgré ses 18 ans, elle a la dentition d'un cheval de 30 ans, avec des molaires manquantes et de grosses difficultés de mastication; elle est donc passée au régime sénior très prématurément et, au vu de la transformation, je crois pouvoir dire que ça marche !


Nous les avons regardé prendre les kilos un à un, pour Aberquina ça a été rapide, c'est le moins que l'on puisse dire quant à Athéna, la grise, il a fallu faire des essais de différents aliments mais ce qui a été radical, c'est l'éloignement d'Aberquina qui continuait, malgré l'affluence de nourriture, à vouloir dominer et à surtout dévorer les deux rations, allant de la sienne à celle de sa compagne, ne laissant que peu de chance à la pauvre Athéna.


A partir du moment où nous les avons séparées, Athéna s'est petit à petit transformée et j'avoue que le résultat au bout de 4 mois est des plus satisfaisants ! Toute l'équipe et moi-même avons contribué à ces transformations, et ça s'appelle "les miracles du refuge de Paula !"



Longue vie à vous deux, je vais bien sûr mettre l'affaire en justice pour que cette propriétaire ne puisse plus jamais leur nuire, je pense que les pauvres juments ont déjà assez souffert car ces privations duraient depuis de nombreux mois.


Quand je pense qu'elles sont allées pleurer dans les bureaux de la DDPP pour récupérer leurs juments qu'elles laissaient mourir à petit feu, il y a quand même des drôles de gens !


Voilà donc l'histoire d'Athéna 18 ans et Aberquina 14 ans victimes de la négligence et de privation de nourriture et eau de boisson, ne faisant l'objet d'aucun des soins élémentaires pour un équidé.



Quelques photos pour vous montrer leurs transformations :



Athéna le 14 avril, après 4 jours au refuge :




Athéna et Aberquina le 21 avril :




Athéna et Aberquina le 3 juin, quelle transformation déjà après seulement deux mois :






Athéna le 2 juillet :














Athéna le 14 août :




Aberquina le 18 août :



25 août, Athéna et Aberquina, voilà leur transformation spectaculaire à ce jour :




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